SCUOLA DI SPECIALIZZAZIONE PER L’INSEGNAMENTO
SECONDARIO
DELLA TOSCANA
IV CICLO
2°
ANNO
Indirizzo
Specializzando
Lingue
Straniere
Massimiliano Badiali
Supersivore
ANNO
ACCADEMICO 2003-2004
Titre
« Pour faire un poème dadaïste »
Introduction
J’ai réalisé cette
unité didactique[1]
dans une classe de « Seconda media »[2] de
l’école A. Manzoni de Pergine Valdarno[3]. J’ai utilisé un texte littéraire, puisque « la langue littéraire
reste, somme tout, la meilleure langue »3,
même dans des classes où la littérature n’est pas strictement au programme,
à partir du niveau débutant. Le texte poétique, en particulier, offre à tout
niveau d’apprentissage de nombreuses possibilités d’exploitation, car il
favorise des activités visant à encourager la réflexion et le débat, il fait
surgir l‘émotion et le vécu des élèves et stimule les intelligences
mutiples4.
Je pense en effet que toute
l’activité poétique est le support idéal pour l’apprentissage du
lexique et des structures5,
sans oublier que la musicalité de la langue poétique favorise aussi les
exercices de correction phonétique : la poésie
se lit, s’écoute, se dit et s’écrit. La relation entre les pratiques de
lecture et les pratiques d’écriture est dialectique : tout lecteur de poésie
réécrit mentalement le poème qu’il lit ou qu’il écoute. Je me
propose, donc, par ce parcours, de trouver des activités qui conviennent à des
adolescents débutants, en utilisant le poème de façon différente par rapport
à l’étude traditionnelle6
de la littérature, pour un apprentissage qui soit un plaisir de la langue.
La poésie, n’a pas pour unique fonction d’exister
pour la contemplation, l’écoute ou la lecture, mais elle peut constituer une
invitation à la création7
et d’abord à la création de soi8 .
L’immersion de l’élève dans la poésie9
« peut contribuer à aider un psychisme à s’équilibrer et l’imaginaire
à construire et à structurer ses domaines »10.
Ce parcours est en accord avec les finalités du « P.O.F 11»
de l’école.
Public
visé
Une
classe de « Seconda media » du Collège «A. Manzoni » de Pergine Valdarno (Ar), composée de
20 élèves (12 filles et 8 garçons) de 12-13 ans,
très intéressés par la matière. La classe est plutôt homogène,
parce que la plupart des élèves proviennent de l’école élémentaire de
Pergine12.
Il y a seulement deux collégiens qui viennent de Naples et deux étrangères :
une indienne et une égyptienne.
Niveau
débutants
et faux débutants13.
Période
de l’année
Cette
unité didactique a été réalisée dans la première partie de l’année
scolaire, parce qu’elle fait partie de la révision du module «moi et les
autres »14
et qu’elle se situe après la révision des verbes irréguliers et l’étude
de l’impératif.
Pré-requis
Les
élèves connaissent:
-
la structure de la phrase simple.
-
la grammaire de base des structures suivantes:
les articles définis et indéfinis, les prépositions, le pluriel des noms
et des adjectifs, les adjectifs possessifs, l’article partitif, les adjectifs
démonstratifs et interrogatifs; le présent des verbes du 1er
groupe et des verbes “uniques”15
et irréguliers et l’impératif.
Contenus
-
le texte Pour faire un poème dadaïste
de Tristan Tzara
-
les structures grammaticales présentes dans le
poème et en particulier: l’impératif des verbes du Ier groupe et des
verbes irréguliers et le lexique utilisé dans la poésie.
Objectifs
généraux
A
la fin de cette unité les élèves devront :
-
acquérir un bon niveau de socialisation et de coopération par le travail de
groupe;
-
éliminer des attitudes de prévarication;
-
apprendre à respecter une consigne;
-
acquérir une autonomie progressive dans l’apprentissage;
-
être motivé par la lecture d’un texte poétique;
-
être sensibilisé à un « plaisir des sons » progressif qui le
motive à l’étude du FLE.
Objectifs
cognitifs
A
la fin de cette unité les élèves devront :
-
savoir réciter16 des
poèmes;
-
acquérir une meilleure compétence communicative
linguistique ;
-
travailler la langue pour composer un texte bref et simple à partir d’un lexique donné;
-
savoir transposer le message poétique en une autre
forme d’art (musique, arts plastiques).
Objectifs
linguistiques
A la fin de cette unité les élèves seront
capables de :
-
bien utiliser l’impératif des verbes du Ier
groupe et des verbes irréguliers;
-
bien utiliser le présent de l’indicatif;
-
Bien utiliser l’article partitif ;
-
comprendre et exprimer une consigne ou un conseil
à l’oral et à l’écrit;
-
découvrir et reconnaître le lexique en situation;
-
discriminer et reconnaître les sons des nasales
dans l’écoute de l’audiocassette;
-
connaître le langage spécifique du poème :
rythme, sonorités, mots évocateurs ;
Temps
5 heures en 2 semaines (3
heures la première semaine et deux heures la deuxième),
plus le travail à la maison.
Lieu
Salle de classe
Méthodologie
-
approche communicative « centrée sur l’apprenant »17 ;
-
méthode « active, directe et inductive »18 ;
-
méthode « inductive,
imitative et orale »19 ;
-
méthode « spiralique20,
concentrique ou cyclique »21.
Stratégies
- travail individuel;
-
travail de groupe22;
-
écoute de l’enregistrement du texte;
-
recherche d’idées et du lexique en groupe et
mise en commun des idées ;
-
exercices « structuraux, de substitution et
de transformation »23 ;
-
jeux de rôle ;
-
activités créatives.
Outils
-
magnétophone ;
-
tableau noir ;
-
ciseaux ;
-
colle ;
-
papier « bristol » ;
-
un sac.
Matériel
didactique
-
photocopie du texte;
-
photocopies de pages de journaux, revues, publicités,
chansons, slogans;
-
cassette-audio avec l’enregistrement du texte;
-
un petit dictionnaire;
-
une cassette-vidéo avec des sketches interprétés
par des locuteurs français ou francophones24.
Contenu et démarche
1ère séance (1 heure)
écoute et lecture du poème: (30 minutes)
J’écris le titre du poème
au tableau noir et je pose des questions pour éveiller la curiosité et créer
une ambiance dynamique et favorable à l’apprentissage où tous les élèves
participent et collaborent. Je lis le poème pour la première fois. Ensuite je
distribue à chaque élève la photocopie du texte de Tzara, amputé de termes25.
Suit une deuxième écoute de l’enregistrement du texte dit par un locuteur
français et les élèves complètent les trous avec les mots manquants26.
Après la troisième écoute et le contrôle des mots retrouvés, tour à tour
les élèves viennent écrire un mot trouvé au tableau noir. Puis je demande
aux élèves de lire le texte silencieusement et puis je fais relire le poème
à voix haute27.
enrichissement lexical: (25
minutes)
Puis, pour contrôler la
compréhension exacte du lexique, je demande aux élèves d’entourer avec des
couleurs différentes les mots connus et inconnus et de
recopier les mots nouveaux dans leurs cahiers (« lecture repérage »28).
Je demande ensuite aux élèves de proposer des explications des termes (éventuellement
en italien); il explique les mots que les élèves n’ont su expliquer à l’aide
de la gestuelle. Finalement, je consigne le texte du poème29.
activité remue-méninges:
(5 minutes)
À la fin de la séance,
pour éveiller la curiosité, je demande si quelqu’un a déjà entendu
parler de Dada et de dadaïsme. Enfin je demande à quoi le mot dada leur fait
penser.
Travail à la maison : apprendre le poème par cœur30; petite recherche sur les mots
dada et dadaïsme.
2e séance (2 heures)
cours dialogué: (20 minutes)
Je demande ce que les élèves
ont trouvé et donne des explications simples. Je fais recopier la date du
mouvement et le nom de Tzara, que j‘écris au tableau noir. Je fais formuler
des hypothèses ou des idées sur le contenu du message du poème.
exercices de mémoire individuelle et collective (10
minutes)
Un volontaire commence à
réciter le poème, puis, à tour de rôle, je l’interromps pour en faire
continuer un autre. Cette méthode permet à tous les élèves de répéter, en
créant une sorte de suspense pour l’élève qui attend son tour ainsi qu’une
ambiance ludique dans la classe.
« pause-grammaire »31
(50 minutes)
Je fais noter l’accumulation
dans le texte de verbes à l’impératif et fais réfléchir les élèves sur
l’utilisation du temps verbal de l’impératif. Je demande à un élève de répéter
(en italien) ce qu’il sait de l’impératif des verbes du 1er
groupe et des verbes irréguliers. Les élèves reformulent et retrouvent
la règle32
qu’ils écrivent dans leurs cahiers. Pour guider la classe dans la comparaison
avec le présent de l’indicatif, je demande aux élèves, partagés en groupes,
de transformer les impératifs de la 2ème personne du pluriel en 2ème du singulier et d’écrire le présent indicatif des verbes
contenus dans le poème.
enrichissement lexical (40 minutes)
Je distribue à chaque élève
des titres, des publicités, des morceaux des pages de journal33
etc. L’élève doit souligner les mots connus et inconnus, en lisant et en
expliquant en classe 2 mots connus et 2 mots nouveaux trouvés dans ses coupures
et recherchés dans le dictionnaire.
Travail à la maison : écrire les mots connus et
nouveaux sur un papier bristol. Compléter un exercice sur l’usage du partitif34.
3 e séance (1 heure)
jeux créatifs avec les mots (15 minutes)
Tous les mots écrits sont recueillis dans un sac.
J’appelle tous les élèves qui choisissent deux coupures. Les coupures sont
collées au bristol, selon l’ordre de sortie.
Production
écrite en groupe (45 minutes)
Je divise la classe en 5
groupes de 4 élèves chacun. Dans l’atelier d’écriture, les élèves
doivent inventer un récit ou une histoire de 30 à 40 mots qui contienne tous
les mots qu’ils ont tirés du sac. Je corrigé le texte inventé. Les élèves
le copient, enrichi des dessins et des couleurs,
sur le papier bristol. Les panneaux réalisés sont accrochés en classe.
Travail
à la maison : exercices structuraux35
à compléter sur les verbes au présent36.
4 e séance (1 heure)
Lecture
expressive des textes inventés (15 minutes)
Les élèves lisent les textes inventés à haute
voix devant toute la classe, en ménageant
les pauses et en respectant la ponctuation et la phonétique.
Dramatisation
du texte inventé (45 minutes).
Je demande à chaque
groupe de mettre en scène leur histoire. Ils doivent décider d’interpréter
un rôle37.
Ils peuvent jouer à l’aide de la gestuelle et de la mimique.
Travail à la maison : exercices structuraux à compléter
sur les verbes à l’impératif38
et schéma de grammaire sur l’impèratif39.
Evaluation
Présentation du résultat
du travail de production écrite par chaque groupe; exercices structuraux sur la
formation de l’impératif et des verbes irréguliers ; vérification de
l’apprentissage du lexique par des mots croisés et exercices d’association,
exercices à choix multiple, questionnaire sur la compréhension linguistique du
texte.
Conclusions
Pour effectuer le travail
d'équipe, les élèves ont dû établir de bonnes relations interpersonnelles
tout en apprenant à connaître davantage leurs forces et leurs limites d’identité
personnelle.
[1]
Lors de mon stage SSIS de la deuxième année.
[2]
La « Seconda media » correspond à peu près à la cinquième.
[3]
L’école est située dans un village à 18 kilomètres d’Arezzo (en
direction de Florence) et elle très petite: elle comprend 3 classe d’école
primaire et 3 classe de collège.
3 Cf. Marco Lombardi, Atti del Convegno Internazionale Prospettive della francesistica nel nuovo assetto della didattica universitaria, p. 83-100.
4 Cfr. H. Gardner, Educare al comprendere, Mi, Feltrinelli, 2001, p. 91.
5 La poésie peut transformer la grammaire en une chanson douce (Cf. Eric
Orsenna) .
6
Dans la méthode traditionnelle, l’enseignant conduisait “une classe du
haut de sa chaire et de son savoir” (Morel G.-Tual-Loizeau D, Petit
vocabulaire de la déroute scolaire, Paris, Ramsay, 2000, p.121) et il
« mettait au premier plan la transmission de savoirs considérés
comme universels et éternels » (Ibidem,
p. 218).
7
La poésie atteint l’émotion de l’élève (élément indispensable dans
l’apprentissage).
8
Il apparaît assez souvent que les enfants les
plus démunis, sur tous les plans, trouvent dans la poésie des réponses
aux questions obscures qu’ils se posent et éprouvent, eux, le désir de
dire autrement ce dont ils rêvent, ce qui les obsède, ce qui les
tourmente, ce qui leur manque. Car alors ils se sentent libres de tout dire
et les poèmes qu’ils reçoivent leur disent parfois plus qu’aux autres.
9
La poésie développe le savoir faire “une capacité opératoire à
refaire des choses” (Galisson R.- Puren C., La
Formation en question, Paris, Clé, 1999, p. 9) parce qu’elle permet
de développer des niveaux de maîtrise différents : l’élève
d’un premier moment de mémorisation-compréhénsion passera à
l’automatisation-assimilation, où il sera capable de « reproduction :
c’est-à-dire de production d’un nouveau message » (Ibidem,
p. 11).
10
Papo E- Bourgain D, Littérature et communication en classe de langue, Paris, Hatir,
1989, p. 123.
11
Cf. POF de l’Istituto scolastico Comprensivo de Bucine (Ar),
année scolaire 2003-2004, qui parmi les activités propose “Educazione alla poesia”.
12
Je connais très bien les élèves de cette classe parce que j’ai été
leur instituer pendant deux à l’école primaire de Pergine Valdarno
(d’anglais, de français, de histoire et de géographie)..
13
Je devrai donc envisager des répétitions et des activités différentes.
14
Le module fait partie du plan de travail 2003-2004 de la classe II C
15
Définition de Mme Vendramini, des verbes (être, avoir, aller, faire,
dire, savoir et prendre) Cf. cours du 17/03/03.
16
Savoir mémoriser fait partie « des savoirs déclaratifs ».(Galisson
R.- Puren C., La Formation en question, op. cit.,, p. 9). La mémorisation
est le premier niveau d’apprentissage, « où les élèves sont
capables seulement de reproduction dans le sens de restitution à
l’identique » (Ibidem., p. 10).
17
Cette méthode crée “un procès mécanique de formation
d’automatismes” , Puren C.-. Bertocchini P.- Costanzo E.,
Se former en didactique des langues, Paris, Ellipses,
1998, p. 143.
18
Cf. Se former en didactique de langue,
op. cit., p. 81.
19
Ibidem.
20
Dans
l’enseignement de la grammaire j’utilise une méthode à spirale qui
comprend la présentation d’aspects grammaticaux et leur reprise par des flash
de révision.
21
Se former en didactique de langue,
op. cit., p. 36.
22
J’ai favorisé le travail de groupe pour créer un climat de socialisation
et de coopération, parce que les élèves n’étaient pas encore très liés
entre eux.
23
C. Tagliante, La classe de langue,
Paris, Clé, 1994, p. 31;
24
Ou mieux une cassette qui contienne les sketches réalisés par Mme Terzuoli
avec ses élèves Cf. Cours SSIS du 27-01-03 ou
du 21-11-03.
25
Où un trait indique chaque lettre qui compose le mot manquant.
26
Voir Carnet des exercices et des activités en classe, Annexe 1.
27
La lecture silencieuse, collective et individuelle servent à favoriser la mémorisation
involontaire du texte «parce que la répétition est un procédé
essentiel à la mémorisation » ( J.P. Cuq, Le français langue
seconde, Hachette, Paris, 1991, p. 43).
28
C. Tagliante, La classe de langue,
Paris, Clé, 1994, p.126.
29
Voir Carnet des exercices et des activités en classe, Annexe 2.
30 La consigne d’apprendre par cœur n’est pas toujours bien acceptée par
les élèves: mais la répétition aboutit à de bons résultats de mémorisation,
sans leur demander directement d’apprendre par cœur.
31 C. Tagliante, La classe de langue,
op. cit., p. 40.
32 Je fais aller « les apprenants des exemples à la règle », en
m’appuyant « sur leur capacité à relier intuitivement des exemples
donnés aux régularités et règles jusqu’alors inconnues » (Se former en didactique de langue, op. cit., p. 81).
33
Voir Carnet des exercices et des activités en classe, Annexe 3.
34
Voir Carnet des exercices et des activités en classe, Annexe 4.
35
Ibidem, Annexe 5.
36
Pour expliquer les présent des verbes, pendant mon stage SSIS de la deuxième
année, j’ai utilisé
l’originale et efficace démarche que Me Vendramini
a utilisée dans la méthode Bancs Publics, dont elle est
auteur. Les verbes sont divisés en trois catégories : groupe A
(infinitif en –er, réguliers), groupe B (tous les autres verbes,
qui présentent des grosses similitudes), verbes uniques ( les
quelques verbes qui présentent des irrégularités tout à fait singulières
dans la base et dans les désinences, avoir, être, aller
et dans une moindre mesure faire, dire, prendre, vouloir,
pouvoir, savoir). Le groupe A ne présente pas de difficultés,
4 personnes sont identiques à l’oral: je, tu, il/elle/on,
ils/elles. Nous, est très peu utilisé dans un contexte
familier ; vous, apparaît assez souvent car c’est aussi la
forme de politesse. Il est conseillé de commencer à présenter les verbes
à l’oral, à partir du groupe A ; non pas de l’infinitif,
mais des formes je (faire constater qu’elle est identique
aux 3 trois autres) et vous. Passer ensuite au groupe B, avec la même
démarche). Pour le vous (faire constater qu’elle contient la
consonne qu’on retrouve à la 3ème
pers. plur.). J’avais dejà utilisé cette démarche lors d’un
remplacement de deux mois (septembre-novembre 2000) à l’Institut
Commercial « Buonarroti » d’Arezzo.
37
Dans une simulation, l’apprenant change sa propre identité et va choisir
d’être quelqu’un d’autre. « ce quelqu’un n’existe pas
encore. Il faut l’inventer en lui donnant une identité (sexe, date et
lieu de naissance, un nom patronymique et un ou plusieurs prénoms »
(C. Tagliante, La classe de langue,
op. cit., p. 104).
38
Voir Carnet des exercices et des activités en classe, Annexe 6..
39
Voir Carnet des exercices et des activités en classe, Annexe 7.